mythe ou légende du "bon coup"

Pour vous le "7 eme ciel" c'est principalement du aux à-prioris que vous aviez sur cette personne avant même le premier rapport avec elle? Ou alors cela dépend de sa capacité à vous surprendre??


Peut on prendre un réel plaisir avec une personne sur qui l'apriori était moyen ou assez bien (mais pas génalissime ) si jamais cette personne nous surprend agérablement?

Ou alors pensez vous qu'une fois encore les aprioris empècheront de totalement apprécier en créant une sorte de "blocage"? ( du genre plaisir mais pas non plus transcendant)

De mon avis les a prioris envers le partenaire conditionnent au moins 60 pourcent du plaisir

...mouais !...

Le mythissime bon coup !

Mais d'abord, bornons nos pauvres esprits autant que faire se peut, au sujet choisi !
Car, de bon coup il peut en être plusieurs !!

Le bon coup.. De vin.
Le bon coup.. Derrière l'oreille, expéditif mais efficace.
Le bon coup..

Vu là où nous sommes, je pencherais plus pour le mythique et non moins mystique bon coup au pieux... pardon, au pieu ! Oh, je m'emmêle les pinceaux.

Pourquoi un tel emmêlement de l'esprit.. ?

Parce que je pense.. Que le "bon coup" est à clouer au piloris !

Pourquoi un tel traitement ? Que vous êtes impatients, dites-moi ! Voilà donc le cheminement tortueux qui m'amène à une telle conclusion.

Le "bon coup" ...parlons de celui que je connais le mieux.. Le mâle. Or donc, le "bon coup" va vous faire savourer sa science longuement acquise au cours de sa vie sexuelle tumultueuse, sulfureuse, passer des acrobaties les plus diverses et variées aux culbutes toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Le "bon coup" sait tout, connait tout, sent tout, voit tout. Il sait ce qui fait "décoller la femme", connait le récit d'une bonne nuit au plumard de a à z.. Il enchaîne chaque pratique avec une virtuosité abracadabrantesque, et nous laisse, le matin venu, allongées les bras en croix, les jambes aussi, heureuses.. Mais simplement heureuses que cela soit enfin fini.

Vous l'aurez compris : je n'aime pas ceux qui se disent, se croient "bon coup".

J'aime les testeurs, les essayeurs, ceux qui ne cherchent pas à reproduire des performances maintes et maintes fois vues.
J'aime ceux qui adaptent, qui laissent le choix, ceux qui ne se disent pas mais qui sont, tout simplement.
J'aime ceux qui sont instinctifs, qui écoutent, sentent les vibrations qu'ils amènent.
J'aime ceux qui m'épargnent le "alors, heureuse ?" du fin de la nuit (ne riez pas j'ai déjà expérimenté...).
J'aime ceux qui sont purs, des fois puceaux, ils tremblent, tâtent de pleine main, se font remettre en place, n'osent plus que le bout des doigts, se laissent guider, peu sûrs mais délicieusement hésitants. Qui mènent en se laissant mener, qui guident en aveugle. Qui n'ont aucune certitude quant au résultat.

Quand on est sûr du résultat, quelle platitude !
Et puis d'abord, messieurs "bon coup", je ne suis pas "LA femme à faire décoller", je suis une femme parmi tant d'autres, qui se ressemblent mais qui sont toutes différentes !

J'en ai connu, de ces hommes si sûrs de la manière dont ils étaient fournis, qu'ils pensaient qu'il leur suffisait de déballer leur service à thé monstrueux pour que je tombe en extase, prête et offerte ! Manque de chance, ils ouvraient leur braguette, moi je fermais la mienne.

J'en ai connu, de ces hommes si sûrs de là où ils touchaient, de comment ils touchaient, qu'ils pensaient me faire vibrer de plaisir. Manque de chance, soit ils me chatouillaient désagréablement, soit ils blessaient ma pauvre fleur, et dans un sursaut de fierté, et quelque part aussi de douleur, je refermais mes cuisses blanches de dinde offensée, et je courrais me mettre à l'abri. Courage, fuyons.

J'en ai connu de ces hommes, si sûrs de leur façon d'aiguiller, d'anguiller, de larver et de se tortiller, qu'ils pensaient me faire décoller dans les stratosphères. Manque de chance, je suis fan de Mylène Farmer avant l'heure, et j'avais trouvé la solution avant même qu'elle ne la chante. Crions à qui mieux mieux, attendons 5 minutes que le bonhomme dans sa bonhommie bienheureuse prenne le temps de nous regarder enfin, prenons nous le "alors, heureuse ?" dans la figure, insulte suprême dans l'insulte de l'acte manqué. Puis rhabillons nous en plein milieu de la nuit, et ouste du vent, traçons notre chemin le plus loin possible du malotru.

Voilà, pour moi le "bon coup" a mauvais goût.
Relent d'égoïsme, d'égocentrisme, de mâle fierté mal placée..

Alors qu'un homme, qui ne se prend que pour lui, et pour rien d'autre.. Quel pied !
Ca, c'est le bon coup ! Et c'est de très bon goût.

Celui qui écoute, au lieu de s'écouter.
Celui qui dialogue, au lieu de monologuer.

C'est pourtant si simple ! Et j'en ai très peu rencontré.

Parlons maintenant, du "bon coup" féminin.
Dans cette tumultueuse vie sexuelle qui fut un moment mienne, j'en ai rencontré quelques unes, je suis une de celles qui n'ont pas décidé de ne pas choisir, mais qui le font ! Longue phrase pour décrire la bisexualité, n'est-ce-pas ?

Le "bon coup" au féminin se prend pour un homme !
Et voilà comment je résume l'horreur en un mot, pas la peine d'aller plus loin, si je désire faire l'amour avec un homme, j'irai voir un homme, mesdames restez telles qui vous êtes, ce sera bien suffisant. Et tellement plus affolant.

Ce que je refuse chez un homme, je le refuserai aussi chez une femme, pas de discrimination, voyons !

Au plaisir !

Alors là Catianna, ta contrib a ce post est pour ainsi dire un "bon coup" -)

Excellent ..... y aurait tant à dire et développer ...

Mais pour faire simple, au fond je pense la même chose que toi, je crois en effet que les prejugés , les attentes sont des vraies "prisons mentales" pour bien des amants et amantes....

Je suis en effet d'avis de ne pas mélanger plaisir et illusion de performance ( performance par rapport à qui? à quoi? dans quel contexte??? Là déjà ça se complique pour les performeurs et performeuses... )

Et donc pour le problème se pose aussi pour celles et ceux et jouant ce jeu et aiment "se poser en juge" ... comme dans les arênes: pouce en l'air pouce en bas, comme dans "Gladiator" en fait ..... On fait plaisir à qui dans ce jeu, dans cette mascarade de l'orgeuil???

A vouloir donner à l'autre "la jouissance du septieme ciel" ... en clair dans ce jeu"lui donner ce qu'on croit bon pour elle", là ou le bât blesse:

s'est on demandé ne serait ce que 30 secondes si ce qui est "bon" pour cette personne , ce qu'elle aime ou veut essayer est ce vraiment ce que l'on imagine/voudrait qu'elle aime??? ( à ce train là à quand une star ak' du sexe??? lol)

En effet je crois que tu as bien vu le truc Catianna: la chimère de l'orgasme decollatoire , c'est vraiment prendre son partenaire pour la "pate à modeler" de notre propre orgeuil.. ou est le partage , le don de soi là dedans?? Que vit on de nouveau si on trace d'emblée "un scenar bien rodé aux règles inderogeables??) Ou sont alors le partage de rythmes divers, de sensations diverses, la palette des diverses intensités, gestes, attentions, regards etc... ???

On pourrait , Catianna, lancer un sujet du style "égoisme sexuel" et maturité ont ils un rapport"?? (j'en vois déjà nous dire "euh avec capote ou pas ce rapport.... hhahahah)

-)

C'est la mascarade de l'orgueil, la mascarade du contrôle permanent.
C'est la mascarade rassurante que tout peut être contrôlé, quantifié, rationalisé..
Et le pire.. C'est que ça frustre tellement de gens.

Ca en angoisse tellement, aussi.

Ca en empêche combien d'être heureux ?

Chimère de l'orgasme décollatoire. J'aime beaucoup cette expression, elle décrit parfaitement ce que je voulais dire. L'amour avait son bouquet de violettes, petites fleurs fragiles que l'on cueille doucement sur le chemin du plaisir d'être à deux, maintenant l'amour a un but.

Il faut jouir.

Ne demandez pas pourquoi, ne demandez pas comment, jouissez c'est un ordre !

Mais cet homme n'a pas éjaculé ! Il n'a donc pas eu de plaisir !

Mais cette femme n'a pas fait trembler les murs ! Elle n'a donc pas joui !

Horreur, désespoir.

Mais comment donc pourrions nous jouir ? Allumez la télé, ils vont vous montrer, ne vous inquiétez pas.




Mais je m'éloigne, toujours un peu plus, des premières questions que tu nous as posées.
En même temps, ces questions me feraient plus t'en poser d'autres. Sont-elles un reflet de ta façon de choisir ? Choisis-tu une partenaire parce que tu penses qu'elle sera performante ? Serais-tu en train de supposer qu'en voyant quelqu'un qui éveillerait une chaleur sexuelle, on le penserait "bon coup" ? Et que quelqu'un qui nous laisserait froide serait au lit un "mauvais coup" pour nous ?

Personnellement, quelqu'un qui me laisse froide n'a de toute manière aucune chance d'entrer dans mon lit, supposé "bon coup" ou pas. Ce n'est pas mon premier critère de choix. Je ne cherche pas la performance, et j'aurais plutôt tendance à fuir ceux qui sont dans cette recherche chimérique.

Mes critères de choix ne sont pas la performance.... ( performance par rapport à qui? à quoi?? je crois bien qu'en vérité ce mot ne veut rien dire)

Comme "critère" aiguillant un choix je dirais plutôt un certain regard sur les choses, une certaine façon de s'assumer, de savoir partager....

Le critère purement physique à mon avis est un des élements qui formate pas mal des "esprits binaires" que l'on pourfend dans ce post... (quand c'est pas le physique c'est le pognon ou la position sociale qui les fait fantasmer ...) des purs produits d'une société de conso et de performance...

Cette chère Catianna n'en finira pas de me surpendre ! Que c'est bien écrit mais c'est surtout terriblement vrai !

Ceci dit il me semble que la légende du bon coup se conjugue aussi au féminin